Pas seules sur le sable…

Merci à vous, chers Kisskissbankers, chers partenaires, d’avoir permis ce voyage. Une pensée pour chacun de vous, les yeux dans l’eau. Ce rêve était trop beau (pardon, c’était plus fort que nous).
On vous donne maintenant rendez-vous à la rentrée pour la présentation du film PP 2014. D’ici là, on compte sur vous pour continuer à semer des galets en pagaille.

merci

Tout est bien qui Finnish bien

Voilà. C’est la fin. La FINland. Avant de fouler le sol du pays, nous n’avions jamais pensé à ce que cachait son nom : la fin de la terre, l’ultime territoire avant le cercle polaire. Pour nous aussi, c’est la dernière terre – du moins pour ce voyage. La fin d’un périple de 4200 km à travers 10 pays. Nous y voici presque.

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Ne nous reste qu’à enjamber la Baltique qui sépare les côtes finlandaises et estoniennes. De Tallinn à Helsinki, ce couloir maritime est le plus emprunté au monde. D’immenses ferrys assurent la transhumance quotidienne de milliers de passagers. Nous en serons bientôt. À moins que…  Lire la suite

Tallinn and out

Notre 37ème et dernière conductrice est une femme ! Maia nous sauve in-extremis de l’averse. Elle rentre chez elle, à Tallinn, notre dernière étape « terrestre ». Elle avoue ne pas savoir pourquoi elle nous a invitées à monter. « Je ne prends jamais d’autostoppeurs mais quand je vous ai vues, j’ai eu envie sans réfléchir ». Ne pas faire peur, attiser la curiosité, l’envie de se connaître, voilà tout le concept de ce voyage. Sur ce point, le pari est réussi.

MaeaElle s’inquiète – comme tous les autres – de savoir si le stop n’est pas trop dangereux « pour des filles ». Nous lui expliquons – comme aux autres – que c’est justement parce que l’on est des filles qu’il est important de le faire. « Vous êtes des féministes ? ». Étrange comme dans sa bouche, le mot sonne comme une injure. Si être féministe c’est vouloir l’égalité, la liberté de penser et de se mouvoir, refuser que certaines activités ne soient réservées qu’aux hommes – plus « forts » plus « capables de se défendre », alors oui, nous sommes féministes. Maia, elle, dit ne pas l’être du tout. Elle aime que son homme gagne plus, lui achète de beaux vêtements, lui ai offert cette voiture. Elle apprécie les «tâches de femmes». « Tu veux dire le ménage ? » Oui, entre autres. Entretenir la maison, tout ça… Lire la suite

Pärnu et pour vous

« En sortant de la maison tu prends la seconde rue à droite, puis le bus numéro 6 jusqu’au terminus. ». En apparence les indications d’Aleksey étaient limpides et nous devrions arriver près de la nationale… Pourtant, en sortant du fameux bus numéro 6, nous ne voyons que des champs, une barre d’immeuble et un rond point indiquant un supermarché. La route de Tallinn semble bien loin.

Nous inaugurons notre pancarte en carton (offerte par notre hôte de Riga pour nousRaymons-Riga consoler du drame dont nous ne reparlerons pas, trêve de couteau dans notre plaie encore fraiche) et, il faut reconnaître qu’elle semble aussi efficace que la précédente. À peine le temps de la brandir que voilà Raymons qui s’arrête. Sauf que selon lui, « nous ne sommes pas, mais alors pas du tout dans la bonne direction. » Il s’enquiert de nous trouver un meilleur spot.

Sandra-ESTSur la pancarte, cette dernière promesse « EST ». Comme l’est de l’Europe – qu’en trois ans, nous avons sillonné de fond en comble – mais surtout comme l’ESTonie, dernière étape avant Helsinki. Tout va tellement vite cette année que l’on a presque du mal à intégrer les changements de langues, de monnaie, de culture. Dans cet espace Shengen au sein duquel les frontières ne sont plus matérialisées, ce ne sont plus que nos conducteurs successifs qui, ambassadeurs de leurs pays, nous les font remarquer. Lire la suite

1,2,3 Sommeil

Art-deco-rigaBien qu’elle rivalise de beauté avec Prague ou Budapest, avec son centre-ville constellé de monuments de jadis, ses ruelles d’autrefois et son patrimoine architectural art-déco de naguère. Même si elle s’enorgueillit du titre de « Petit Paris du Nord » et que quelques ancêtres d’Aurélie hantent son enceinte fortifée… Nous nous demandons bien pourquoi (bordel, pourquoi ?) Riga est surnommée par les guides « la ville qui ne dort jamais »…

Car le moins qu’on puisse dire, c’est que l’activité nocturne n’y est pas précisément remarquable… Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Nous avons marché, marché, en quête d’un bar où les serveurs ne seraient pas déguisés en ménestrels (héritage médiéval oblige). Après quelques tentatives avortées (on a pourtant trouvé The place to be, une ancienne usine, sans troubadours ni putes russes, mais où chacun reste sagement à sa table jusqu’à ce que saoulerie s’en suive), nous entreprenons de profiter plutôt de la Lettonie côté jour. Lire la suite

Espèce de Kaunas

Âmes sensibles, attention, nous vous invitons à ne pas aller au bout de cet article, qui comporte une scène insoutenable.

centre-europeTout a pourtant débuté sur les chapeaux de roues. En quittant la ferme, Michat et Waldek, nos premiers conducteurs du jour, nous ont offert une escale à Suchowola, ville supposée être l’exact centre géographique de l’Europe (information à prendre toutefois avec des pincettes puisqu’elles sont plusieurs bourgades à se disputer le titre). Mais faisons abstraction des querelles de voisinage. Pour l’heure, nous y sommes, en Europe. Au beau milieu exactement.

Mais pas du voyage… Puisque nous voyons la destination finale se rapprocher à toute allure. Le stop « marche bien ». Trop bien même… Nous avons souvent à peine le temps de poser nos sacs et de prendre en photo notre chère pancarte, qu’un camion s’arrête pour nous embarquer. Lire la suite

Bison futé et bonne étoile

Rarement notre bonne étoile n’aura été si étincelante. Elle s’était pourtant fait discrète ces jours-ci : tantôt réfrigérante lorsque que nous apprenons à l’accueil de l’hôstel « Oki Doki » de Varsovie que le prix des chambres est indexé sur le taux de remplissage – selon un système de cotation façon Wallstreet (plus ton dortoir est blindé, plus tu raques pour ton lit, logique…) – tantôt facétieuse quand elle nous pousse à prendre systématiquement les trams dans la mauvaise direction (nous en avons emprunté en une seul journée presque autant que de véhicules depuis le début de ce voyage) – chafouine, alors que nous parvenons enfin (après 38 trams) au musée de l’insurrection de Varsovie, le jour de sa fermeture (aux lecteurs qui souhaiteraient s’y rendre, c’est le mardi)…

aurelie-varsovie-bialystokÀ l’heure où nous avons quitté la ville cette fameuse étoile semblait même s’être totalement fait la malle derrière les nuages. La faute aux erreurs d’aiguillages et au musée fermé, nous étions en retard. La nuit n’allait pas tarder à tomber, tout comme l’orage qui menaçait.

C’est alors qu’elle a pointé le bout de sa queue de comète, penaude – regrettant probablement les quelques mauvais tours qu’elle venait de nous jouer ?

Car en plaçant Stanislav sur notre chemin, elle a fait d’une pierre deux coups.

Lui nous confie d’emblée qu’il culpabilise depuis 200 km de n’avoir pas vu à temps le précédent autostoppeur posté sous la pluie. Nous lui offrons donc la chance de se rattraper. Si ça peut soulager sa conscience, nous sommes doublement comblées. Lire la suite

War-shaw

« Varsovie est laide. Passez votre chemin, il n’y a rien à voir ».

carsovie-manhattanVoici ce que l’on nous avait maintes fois recommandé. Mais comme nous n’en faisons – toujours – qu’à nos têtes, nous avons tenu à en juger par nous même. Et grand bien nous en a pris. Car, si effectivement la capitale polonaise est plutôt austère à première vue, c’est toute l’histoire du pays qui est inscrite sur ses murs. Vieille ville, bâtiments hérités du communisme et constructions hyper modernes s’y toisent en chiens de faïence. Prise entre les feux des allemands et des russes, c’est l’une des villes ayant le plus souffert de la Seconde Guerre mondiale. 


vieille ville bdLorsqu’en août 1944, les résistants se sont soulevés contre l’occupant, il a fallu moins de deux mois à l’Allemagne nazie pour réduire leurs espoirs à néant et la cité en cendres. Cet été là, à l’instar du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943, c’est la ville toute entière qui a tenté un sursaut héroïque. Suicidaire peut-être, mais pour que l’honneur (honneur dont le peuple polonais ne semble jamais s’être départi, ayant, même après la défaite initiale, refusé de signer l’armistice avec l’armée d’Hitler) demeure sauf.
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Être une femme est-ce donc fatal ?

Les religions divisent, le sujet est plus que jamais d’actualité. En Pologne, les églises sont pleines, de jeunes, vieux, riches ou dans le besoin. Le dimanche à Cracovie n’est pas un jour de mariage, et pourtant, on se bouscule sur les parvis. Plus de 85% de la population est catholique et les valeurs prônées par feu Jean-Paul II (considéré ici comme un Saint bien avant de le devenir) sont appliquées au pied de la lettre. Lire la suite

L’auberge polonaise

Ça commence comme ça. Dans un bar. Nous venons d’arriver – avec le concours de deux conducteurs : l’un dans une fourgonnette déglinguée, l’autre au volant d’une luxueuse berline. Le premier nous offre une glace et un litre de bière chacune. Le second nous dépose devant la porte de notre hôte BedyCassite et Cracovite. Ça commence bien.

Mais revenons au bar. C’est un bar ordinaire avec une terrasse animée et des musiciens en sueur dans leurs marcels. L’un de ceux qui animent les ruelles pavées de Kazimierz, le quartier juif où convergent chaque soir les fêtards de la ville. Dans ce bar comme dans tous les autres, on sert et on boit de la vodka. De toutes les couleurs et sous toutes ses formes.

Ça commence donc avec de la vodka. Ou presque… Car tandis qu’Aurélie se dandine au rythme d’un raga local endiablé, Sandra se charge de passer commande. Il n’y a pas de menu bilingue mais une ardoise en polonais. Elle pointe un doigt en direction du premier nom qui y figure et en a tend deux autres « two of this ». Elle qui aime les surprises ne va pas être déçue…

DSCF7241La serveuse porte un plateau mais nul verre à shot. Encore moins de vodka. Seulement deux grands bols. Pleins à ras bords. De cacahuètes… De quoi organiser une orgie, nourrir une armée de singes ou se faire plein de potes! Vous imaginez bien que nous tablons sur cette dernière option. Lire la suite

The place NOT to be

Amis Slovaques veuillez accepter par avance nos excuses pour cet article saturé de mauvaise foi, mauvaise humeur, mauvaises ondes… qui heurtera la sensibilité des plus jeunes et/ou patriotes d’entre vous.

  • Bardejov, 18h30 Nous débarquons avec une bruine aussi persistante que cette question « mais qu’est ce qu’on fout là ? ». Le ciel est gris, il fait presque nuit mais il n’y pas un chat (ni gris ni rien). La place centrale, dont les bâtiments aux façades colorées figurent parmi les incontournables, est absolument déserte.
  • Bardejov, 19h Nous errons parmi les ruelles attenantes en quête d’un hébergement. Les portes des deux premières auberges sont closes. Celle que nous parvenons à dénicher, un peu à l’écart du « centre » a le mérite – selon l’inscription qui figure à l’entrée – de posséder des chambres « avec vue sur les remparts ». Nous espérons y être accueillies à bras ouverts compte tenu de l’affluence en ville. Pas tout à fait… La réceptionniste daigne détourner les yeux de l’écran géant qui diffuse une version locale des « Feux de l’amour » pour consulter son carnet de réservation. Il lui faut cinq bonnes minutes pour nous confirmer qu’une chambre est disponible (à moins qu’une meute de japonais n’ait prévu de séjourner ici, nous aurions pu le lui certifier illico…).

Elle ne prend pas la peine de nous y conduire et préfère indiquer la direction de l’escalier d’un geste vague (il faut dire qu’à ce moment précis, Pamela déclarait sa flamme à Mickaël). Pour la vue sur les rempart, ils n’avaient pas menti – encore faut-il avoir une formation de contorsionniste pour en profiter. Les plus raides se contenteront d’admirer la devanture de la supérette d’en face (au rideau fermé, cela va sans dire).

  • fontaine-lumineuse-bardejov-slovaquieBardejov, 19h30. Bien décidées à « laisser sa chance » à la ville, nous nous équipons pour une promenade nocturne. Des trésors insoupçonnés nous attendent certainement quelque part. Notre impression initiale est hélas rapidement confortée (malgré la fontaine pyrotechnicolorée qui nous fait de l’œil.)
  • Bardejov, 20h. Nous comprenons que l’animation toute entière se concentre dans un seul troquet. Une poignée de jeunes y enchaînent les pintes entre deux parties de fléchettes.
  • Bardejov, 20h30. Fléchettes, donc (on tente de s’intégrer).
  • bardejov-flechettesBardejov, 21h00. Le capitaine de l’équipe de fléchettes, après nous avoir aidé à démarrer la partie, nous ignore. Nous l’avons déçu en n’atteignant pas les 501 points, on le craint.
  • Bardejov, 22h00 Le bar est quasi-vide. On se résout à rentrer à l’hôtel pour profiter de la vue de la chambre (il y a une promotion saucisses toute la semaine).
  • sandra-stop-pologneBardejov, 8h00 Nous n’avions jamais été si pressées de voir le soleil se lever, si promptes à boucler nos sacs et si matinales sur la route. Nous supplions presque les automobilistes de nous tirer de là. La Pologne, vite !

Amis slovaques, sans rancune ? Promis, on retournera voir à l’ouest si vous y êtes. 

Des eaux et des bas

bulgarie-debrecen-pancarteBienvenue dans le pays où les noms des villes ressemblent à des codes wifi et où seul un polytechnicien peut prétendre convertir de tête la monnaie locale (diviser 10960 par 264 pour obtenir le prix d’une chambre d’hôtel).

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Nous y faisons la connaissance de Zoli, qui rêve d’être un grand voyageur mais n’a pas encore franchement l’âme d’un routard. Pour son premier séjour à Debrecen, il s’inquiète de ne pas trouver d’hébergement et supplie un ami de réserver à sa place. Il est très impressionné d’apprendre que nous nous allons dormir à l’auberge de jeunesse. Pour lui, c’est là le comble de l’exotisme. Il passe son temps à vérifier l’itinéraire et insiste pour que nous lui fournissions l’adresse précise (alors que l’auberge est située sur la place principale).

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