1,2,3 Sommeil

Art-deco-rigaBien qu’elle rivalise de beauté avec Prague ou Budapest, avec son centre-ville constellé de monuments de jadis, ses ruelles d’autrefois et son patrimoine architectural art-déco de naguère. Même si elle s’enorgueillit du titre de « Petit Paris du Nord » et que quelques ancêtres d’Aurélie hantent son enceinte fortifée… Nous nous demandons bien pourquoi (bordel, pourquoi ?) Riga est surnommée par les guides « la ville qui ne dort jamais »…

Car le moins qu’on puisse dire, c’est que l’activité nocturne n’y est pas précisément remarquable… Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Nous avons marché, marché, en quête d’un bar où les serveurs ne seraient pas déguisés en ménestrels (héritage médiéval oblige). Après quelques tentatives avortées (on a pourtant trouvé The place to be, une ancienne usine, sans troubadours ni putes russes, mais où chacun reste sagement à sa table jusqu’à ce que saoulerie s’en suive), nous entreprenons de profiter plutôt de la Lettonie côté jour.

alex-rita-riga

À l’aube du 1er jour:
Selon les dires des autochtones, la chaleur n’a pas été si torride dans les parages depuis le dernier millénaire. L’air est irrespirable et nous suffoquons tant et si bien que nous sommes contraintes de passer la matinée à l’abri des murs de nos hôtes. Heureusement ceux ci sont fort sympathiques. Alex et Rita, ce couple d’apprentis sorciers, s’est spécialisé dans les thérapies alternatives à base de plantes médicinales et incantations ancestrales. Alex entreprend avec Sandra une introspection visant à éradiquer ses insomnies fréquentes (« go deeper, deeper… ») et prodigue à Aurélie un remède-maison pour soulager ses vertèbres bloquées (dos et dodo n’ont aucun secret pour lui).

Capture d’écran 2014-07-31 à 18.49.25Afin de lutter contre le feu ambiant, nous faisons ensuite l’acquisition d’un combi ventilateur-brumisateur de poche. À quatre euros, nous aurions dû flairer l’arnaque… Une fois les piles insérées dans l’appareil, il émet un vrombissement à faire passer le bruit d’une grosse cylindrée pour un ronronnement. Nous imitons alors les vendeuses de camelotte à la sauvette pour trouver un candidat au rachat de cette machine infernale d’occasion. Deux jeunes garçons qui passent par là (passablement éméchés faut-il le préciser?) le veulent. À tout prix (ils négocient même à l’envers pour nous convaincre). Marché conclu. L’opération nous fait tout de même réaliser un bénéfice net de 0,5€ (piles non incluses), une bien belle affaire.

Le second jour, dès potron-minet:
La moiteur est toujours de mise. Ainsi planifions-nous une virée à la plage. Hélas, à peine sommes nous étendues sur le sable blanc de Jurmala que l’orage se met à gronder. Inutile d’avancer jusqu’à la mer, nos maillots de bain sont trempés.

sun-museum-rigaRetour forcé en centre-ville avec la perspective d’une parenthèse éducative (Riga est tout de même la capitale européenne de la culture 2014). C’était sans compter le fait que les musées ne soient ouverts que jusqu’à 17h, ou fermés le lundi… Un seul fait exception à la règle. Nous nous y précipitons, bien que l’intitulé nous l’air perplexe. Le « Sun Muséum » est en réalité l’oeuvre d’un collectionneur un peu timbré, qui a rassemblé ici une foultitude d’objets ayant plus ou moins la forme d’un soleil. Près de 400 pièces, venues des quatre coins du globe tapissent les murs de l’institution. Point d’orgue de la visite, on nous invite à réaliser notre propre soleil en peinturlurant un moulage en plâtre.

aurelie-sun-museum-rigaNos travaux manuels achevés, nous réalisons qu’il est près de 20 heures. Le ciel semble pourtant aussi clair qu’il ne l’était à midi. À mesure que nous progressons vers le Nord, l’amplitude horaire va crescendo. De fait, en ces contrées Baltiques, le soleil se lève désormais peu après 4 heures et ne se couche pas avant 23 heures. Un quasi-soltice permanent qui nous déboussole un peu.

On commence à comprendre pourquoi Riga est ainsi surnommée. Sauf que pour l’heure, les seules qui ne dorment jamais, c’est nous !

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