L’auberge polonaise

Ça commence comme ça. Dans un bar. Nous venons d’arriver – avec le concours de deux conducteurs : l’un dans une fourgonnette déglinguée, l’autre au volant d’une luxueuse berline. Le premier nous offre une glace et un litre de bière chacune. Le second nous dépose devant la porte de notre hôte BedyCassite et Cracovite. Ça commence bien.

Mais revenons au bar. C’est un bar ordinaire avec une terrasse animée et des musiciens en sueur dans leurs marcels. L’un de ceux qui animent les ruelles pavées de Kazimierz, le quartier juif où convergent chaque soir les fêtards de la ville. Dans ce bar comme dans tous les autres, on sert et on boit de la vodka. De toutes les couleurs et sous toutes ses formes.

Ça commence donc avec de la vodka. Ou presque… Car tandis qu’Aurélie se dandine au rythme d’un raga local endiablé, Sandra se charge de passer commande. Il n’y a pas de menu bilingue mais une ardoise en polonais. Elle pointe un doigt en direction du premier nom qui y figure et en a tend deux autres « two of this ». Elle qui aime les surprises ne va pas être déçue…

DSCF7241La serveuse porte un plateau mais nul verre à shot. Encore moins de vodka. Seulement deux grands bols. Pleins à ras bords. De cacahuètes… De quoi organiser une orgie, nourrir une armée de singes ou se faire plein de potes! Vous imaginez bien que nous tablons sur cette dernière option.

Laura est la première à venir piocher dans nos saladiers d’arachides. Elle est originaire d’Italie tout comme Antonio, Sylvia et Thomas. Ils se sont établis ici pour travailler, pour un stage, ou pour leur études, selon. Petit à petit, d’autres amis nous rejoignent. Irene, espagnole, Georgio, greco-italien, Martin, suédois et Olivia, polonaise. Erasmus mon Amour, nous voici de retour !

Les bols sont vides désormais. Les chaises commencent à manquer et la rue est trop étroite pour contenir tout ce petit monde. La soirée se poursuivra demain ? « Chez moi! » s’exclame Laura « Vous êtes mes invités. »

electro-cracovieD’ici là, il est temps pour nous de découvrir les monts et merveilles promis à Cracovie. Une ascension sur la colline où trône le Wawel Castel, une plongée au cœur de la vieille ville, une photo souvenir de la place du marché – la plus vaste d’Europe, une traversée de la Vistula et une visite de la Shindler factory – cette usine rendue célèbre et immortalisée par Spielberg, devenue un passionnant musée sur l’occupation.

Après un concert électro de plein air au coucher du soleil, il est l’heure de rejoindre nos nouveaux amis.

fete-laura-cracovieCette fois, c’est bien de la vodka qui coule jusqu’à plus soif. On chante, on s’esclaffe, on se trémousse jusqu’à plus sommeil. La soirée se poursuivra dans la journée? « Au lac!» s’exclame Georgio. Vous ne pouvez pas partir sans voir ça.

Sûr que notre séjour n’aurait pas été le même sans cette virée hors du commun. Ne cherchez pas dans les guides, cet endroit n’y figure pas et pour cause : il s’agit d’un lac privé dont l’accès est interdit.

lac-illegal-cracoviePourtant, à quelques encablures du centre-ville, derrière l’hypermarché, des grappes de gens se frayent un chemin entre les ronces. Un grillage, troué par endroits. Il faut tantôt escalader, tantôt s’accroupir pour le franchir. De l’autre côté, le paysage est à couper le souffle et l’ambiance spectaculaire.

lac-illegal-krakow Illégal vous dites ? Le propriétaire des lieux est-il assez naïf pour ignorer qu’une foule compacte se prélasse chaque jour sur ses plates-bandes lacustres?

Retour à Kasimierz pour nos interviews du jour (on ne vous en parle pas toujours ici, mais nous réalisons des portraits de jeunes Européens pour un projet de théâtre documentaire). Puis, retrouvailles avec nos acolytes pour une dégustation de Zapiekanki (des tartines XXl à base de champignons et fromage), un tournois de billard et un dernier shot de Vodka. Pour la route, pour la forme, pour la chance de se revoir ailleurs, peut-être.

erasmus-cracovieDire que ça a commencé avec des cacahuètes… Alors que se faire des amis comme ça, ce n’est pas peanuts!

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