Tout est bien qui Finnish bien

Voilà. C’est la fin. La FINland. Avant de fouler le sol du pays, nous n’avions jamais pensé à ce que cachait son nom : la fin de la terre, l’ultime territoire avant le cercle polaire. Pour nous aussi, c’est la dernière terre – du moins pour ce voyage. La fin d’un périple de 4200 km à travers 10 pays. Nous y voici presque.

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Ne nous reste qu’à enjamber la Baltique qui sépare les côtes finlandaises et estoniennes. De Tallinn à Helsinki, ce couloir maritime est le plus emprunté au monde. D’immenses ferrys assurent la transhumance quotidienne de milliers de passagers. Nous en serons bientôt. À moins que… 

Sûr que pour achever en beauté notre périple, nous espérons bien parcourir ces derniers miles en levant le pouce. Acheter un ticket de ferry, ce serait tricher ? Nous voici en quête d’un dernier conducteur. Au port de plaisance, on rencontre quelques capitaines. On s’essaie à l’abordage de quelques marins en goguette. Sans résultat (on s’en doutait vu le peu de temps qu’il nous reste).

IMG_0020Et puis ce n’est pas comme si nous n’avions jamais fait de bateau-stop. Souvenez vous de notre navire grec baptisé justement du nom de notre destination finale… On nous propose tout de même une place demi tarif (réduction étudiant – c’est dingue que ça passe encore !). 1h40 de ferry plus tard et 80 kilomètres plus loin, nous atteignons la terre promise.

Et le moins que l’on puisse dire, que qu’elle est accueillante. Elina, responsable de la communication de l’Institut français a lancé un appel sur ses réseaux pour nous trouver un hébergement et un comité d’accueil. Marjo y a répondu enthousiaste. Elle est là pour nous recevoir à l’arrivée au port, nous cède son appartement du centre-ville.

Dans ce pays où les gens ont la réputation d’être « froids », à l’instar du climat scandinave, on transpire à grosses gouttes.

DSCF6031La chaleur est humaine soit, mais fait aussi exploser les thermomètres finlandais (28°C ici, c’est la canicule). Face à ces températures estivales, parcs et plages sont envahis. À l’image de Kallio, où nous arrivons en plein festival. La crème de la scène finlandaise y sort ses guitares en plein air. Sandra en profite pour chercher son partenaire de jeu du mois d’août pour son projet 33 tour. Elle a l’ambition de vocaliser en finnois…

Sur les pelouses, nous faisons la connaissance d’Elina et ses amis. L’un d’eux, Veikka, guitariste, semble assez distant à première vue. Puis soudain, il se retourne vers Sandra et dit “Donc, ça te dirait que je t’écrive une chanson en finnois?”. Comme il ne sourit pas nous ne savons pas comment prendre la proposition. Mais en fait ici (comme avec nos conducteurs russes), le sourire n’est pas une marque de politesse. Un sourire ça se gagne. Et quand on l’obtient, on sait qu’il n’est pas feint.

IMG_5956Vers minuit, les langues sont déliées, nous n’avons plus aucun doute sur l’amitié réciproque que l’on s’inspire. Et nous trinquons ensemble jusqu’au bout de la nuit. Pour la santé et pour la paix : Kippis ! Fort heureusement pour nos porte-monnaie, la nuit n’est pas bien longue sous ces latitudes… Car boire des coups n’est pas sans coût. Ce n’est pas faute d’avoir été prévenues (on nous a conseillé mille fois de prévoir de quoi nous abreuver avant d’arriver). Dans ce pays où la vente d’alcool est monopole d’Etat, où les magasins dédiés ferment à 18 heures, les terrasses à 22 heures, le prix de la pinte au troquet du coin avoisine celui d’un magnum au Ritz. Inutile de préciser que nous consommons avec une modération… inédite.

Mais tout de même, levons nos verres, au chemin parcouru, à cette aventure qui s’achève, à ces rencontres en pagaille et ces amis nouveaux. À nos coups de pouces, nos coups de foudre. À nos 37 conducteurs et aux nouveaux projets, qui germent.

Parce que, soudain, une idée : et si l’année prochaine, on rendait la pareille? Si on prenait la route, au volant cette fois, et que l’on embarquait des gens, au hasard, vers où ils vont, vers où ils veulent. Et si ce n’était pas la fin?

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