Athènes-Helsinki

Sandra yachtLa soirée commence à merveille. Le yatch est superbe. Nous n’en revenons pas de nous trouver là, avec nos hôtes, Guy et Cléo, respectivement belge et grec. Moquette crème, bois et dorures, la nuit promet d’être placée sous le signe du luxe et de la volupté. Parenthèse inattendue après le départ mouvementé d’Athènes.

Aurélie-yacht-vollos-greceÀ minuit, nous décidons de nous coucher pour profiter de la journée du lendemain. «Rendez-vous au lever du soleil ?!».

Sauf que… Une heure plus tard, le bateau tangue violemment. On se réveille en sursaut. Guy réenclenche le moteur car il faut quitter le port où la mer est trop agitée.

Le bateau contre lequel nous sommes amarés nous a conseillé de prendre le large pour faire étape dans une baie mieux protégée des vents.

Mais, à mesure que nous progressons ils se font plus violents. Les rafales secouent le yatch comme une vulgaire barque. D’immenses vagues noires fouettent le hublot de la cabine. Aux commandes, Guy nous hurle de rester à l’intérieur. Le jetski attaché a l’arrière du bateau vient de tomber à l’eau. Les bourrasques d’eaux salées atteignent 9 mètres de haut. Impossible de faire demi-tour – le prochain port est à deux heures de navigation…

Deux heures qui se changeront en cinq. Blotties sur nos couchettes, on ne peut se sortir de la tête le nom du bateau. Helsinki… Et si la traversée s’arrêtait là pour nous ? Athènes-Helsinki, ce serait ici ?

Ne pouvant que patienter et faire confiance, on tire le rideau pour tâcher d’oublier le chaos l’extérieur. Mais l’alarme se déclenche et nous rappelle à l’ordre… « Un problème électrique », assure Guy. « Pas grave », espère-t-il. Debout depuis 6h30 la veille, il est épuisé, et seul à pouvoir tenir la barre.

Et nous mènera à bon port – du moins à un port. Lorsque nous l’atteignons vers 8h du matin, la nausée est tenace. Elle ne nous quitte pas, même à terre. Le sol semble se mouvoir sous nos pieds. La ligne d’horizon dessine des vaguelettes.

À l’heure qu’il est, nous sommes toujours sur l’île d’Evia en attente d’une accalmie. À suivre donc. IMG_0060

5 réflexions au sujet de « Athènes-Helsinki »

  1. la violence de la Méditerranée est légendaire. Bon bateau, chef de bord compétent et au final, merveilleux souvenirs. Profitez bien de tout ça, de ces expériences rares.

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  2. « Ce disant, il [Posseidon} rallia les nuages, troubla la mer, trident en main ; des quatre coins de l’horizon il déchaîna les quatre vents, et couvrit de nuées la terre avec la mer ; du haut du ciel tomba la nuit. Notos, Euros, Zéphyre hurlant, Borée d’azur s’abattirent ensemble en soulevant d’énormes vagues. » (Odyssée, V, 291-296.)

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