Melnik sa mère !

Le « tourisme » vous l’aurez compris, c’est pas trop notre truc – nous qui passons plus de temps à courir les aires d’autoroutes que les musées, qui fréquentons davantage les banquettes arrières des camionettes que les fauteuils des tables étoilées.

Routard-TempêtePourtant cette année – alors que nous sommes pour la première fois associées au Routard, nous nous risquons à quelques recommandations façon guide de voyage afin de vous faire découvrir une destination « coup de cœur », découverte au hasard d’un coup de pouce : Melnik.

 

Et comme le suggère le titre de cet article, ça déchire sa race !!

  • Pourquoi ? – Intérêts

Balcon-antonia-MelnikAvec 175 habitants recensés en 2012, elle est officiellement la plus petite ville de Bulgarie. Vous avez donc de bonnes chances de croiser la totalité des âmes qui la peuplent en une seule journée (à noter que compte tenu de la moyenne d’âge de la population locale, ce chiffre est à diviser par deux chaque année…).

  • Comment ? – Accessibilité

Par la route pardis ! Pour ce qui nous concerne, ça va de soi. Celle qui y mène est minuscule et serpente sur le flanc d’une colline plantée de vignes centenaires. Au sommet se nichent quelques maisons éparses. Vous y êtes.

  • Où ? – Hébergement

Oubliez les hôtels kitchs qui bordent la rue principale (la seule en fait). C’est dans l’un d’eux que nous avons passé une première nuit (on dit bien passé, pas dormi) pour le moins humide… Car le système de climatisation judicieusement placé au dessus du lit s’est affolé autour de 3 heures du matin, déversant un torrent glacial sur nos corps alanguis (imaginez la douloureuse réminiscence lorsque Sandra s’est mise à hurler que l’eau s’infiltrait dans la chambre… – Cf Athènes-Helsinki).

Antonia-Vincy-hotel-melnikPréférez donc un hébergement à peine plus onéreux mais autrement plus authentique (et bien plus sec). Nous pourrions noircir cette page des seuls éloges que nous inspire Lumparov : une maison d’hôte entièrement restaurée avec goût, mais dont le charme vient surtout du couple qui nous y accueille. Antonia et Vinci, la cinquantaine, ont repris il y a quelques années la gestion de l’hôtel. Elle, auparavant prof de français, lui, douanier, ont tous deux perdu leur emploi à l’ouverture des frontières (notre langue étant, dans le même temps, passée de mode). Après 35 ans de mariage, ils ont donc quitté leur domicile de Petrich pour s’installer ici, cultiver le jardin, briquer la maison et chouchouter leurs invités. 

  • Quel ? – Restauration

Antonia-sandra-melnikAntonia aurait certainement remporté le « top chef » local si d’aventure elle s’était portée candidate (nous hésitons à l’y inscrire en cachette). Ses banitzas (gâteaux de fromage), petits pains et confitures maison concourent à faire de l’endroit un haut lieu de la gastronomie bulgare.

Partie en excursion, nous avons regretté de ne pas en avoir rempli nos sacs-à-dos. Après quatre heures de marche, nous avons dû nous contenter de la seule nourriture disponible dans cet environnement sauvage : des noix au miel vendues à la sauvette par un moine du coin. Un bocal géant mais ni pain, ni cuillère… Pour une dégustation façon épreuve de Koh Lanta (avez vous essayé d’attraper des noix sans les mains et sans vous changer en papier tue-mouches ?). 

Côté boisson, vous ne serez pas en reste. Les propriétaires possèdent également quelques hectares de vignoble dont ils tirent un nectar exquis : le Strymon – vous nous en donnerez des nouvelles (l’ayant un peu trop dégusté, nous avons tout oublié).

  • Quoi ? – Activités

sandra-rando-melnikS’ennivrer est bien sûr fortement préconisé – mais admettons qu’il s’agisse d’une option secondaire. Nous conseillons plutôt (ou avant, du moins) de transpirer un peu (et/ou prier si le cœur/le ciel vous en dit) en empruntant le chemin de randonnée qui suit le lit d’une rivière asséchée jusqu’à un point culminant où se dresse un somptueux monastère.

Attention, il est interdit de pénéter les voies du Seigneur en tenue «légère». Heureusement, ce dernier a pensé à tout (même aux marcheurs qui ont dû cuire au soleil pour l’approcher…) et des vêtement décents sont mis à disposition à l’entrée de l’église. Voyez plutôt comme nous sied la mode orthodoxe…

soeur-aurelie-melnikVous l’aurez compris, Melnik vaut le détour (et la Bulgarie tout entière nous donnerait presque envie de faire du – vrai – tourisme). Alors allez-y ! Une fois sur place, vous ne pourrez vous retenir de fredonner «Tu es la seule qui m’aille»*.

* référence musicale pointue échappant très probablement aux moins de vingt ans et plus de quarante. Cours de rattrapage ici.

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