Des eaux et des bas

bulgarie-debrecen-pancarteBienvenue dans le pays où les noms des villes ressemblent à des codes wifi et où seul un polytechnicien peut prétendre convertir de tête la monnaie locale (diviser 10960 par 264 pour obtenir le prix d’une chambre d’hôtel).

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Nous y faisons la connaissance de Zoli, qui rêve d’être un grand voyageur mais n’a pas encore franchement l’âme d’un routard. Pour son premier séjour à Debrecen, il s’inquiète de ne pas trouver d’hébergement et supplie un ami de réserver à sa place. Il est très impressionné d’apprendre que nous nous allons dormir à l’auberge de jeunesse. Pour lui, c’est là le comble de l’exotisme. Il passe son temps à vérifier l’itinéraire et insiste pour que nous lui fournissions l’adresse précise (alors que l’auberge est située sur la place principale).

Comme la plupart des hongrois, Zoli est féru d’eaux thermales. Lorsqu’il nous avoue porter un slip de bain sous son costume trois pièces, nous imaginons qu’il revient de la piscine, ou alors qu’il se rend à celle de Debrecen – ville qui, à l’instar de Keskemet, s’enorgueillit de posséder l’un des plus vastes hydro-complexes au monde. Que nenni ! Zoli a une activité secrète: alors que la température extérieure affiche 32 degrés, lui monte le chauffage à fond dans l’habitacle de son véhicule pour s’offrir un sauna « maison » (ou « voiture » disons…).

aquaticum-debrecenBien que  l’expérience soit tentante, nous déclinons l’offre d’essai du hammam à roulettes. En revanche (et puisque Debrecen n’offre pas beaucoup d’autres attraits touristiques), nous piquons une tête dans les bassins salés, sucrés, frigorifiques et bouillonnants de « l’Aquaticum » Fans de Martin Paar, cet endroit est pour vous…

sandra-k-way-kociseL’humidité nous poursuit sur la route du lendemain. La pluie s’invite pour la première fois – offrant à Sandra le loisir d’étrenner son K-way flambant neuf (qu’elle trimbale inutilement depuis trois saisons). Elle jubile sauf que… Aurélie étant dépourvue de protection waterproof, il faut tout de même s’abriter. Nous optons pour une station-service et en profitons pour improviser un pique-nique entre ses pompes à essence (Qui a dit qu’on touchait le fond ?)…

Cette posture peu glorieuse nous attire pourtant la sympathie de Lajos, un musicien spécialiste des instruments médiévaux. Au son de sa cornemuse, l’orage rebouble en intensité (n’y voyez aucun lien).

gocia-maciek-bardejovGocia et Maciek prennent le relai. Ce couple de jeunes polonais rentre justement d’un week-end en cure thermale (ici ça n’est donc pas réservé aux plus de 80 ans ?!). Ils se rendent non loin de Cracovie et seraient enchantés de nous y conduire. La proposition est tentante tant nous avons hâte d’y être. Pourtant nous hésitons…

Afin de comprendre les enjeux du dilemme, notez bene ceci :

  • NB1 : Deux options pour atteindre la Pologne depuis la Roumanie :
    Passer par l’Ukraine, ou bifurquer via la Hongrie et la Slovaquie. Compte tenu de l’actualité (brûlante) et du souvenir (cuisant) que nous laisse notre précédent passage de frontière, la première option est écartée.
  • NB2 : En cinq jours, nous avons traversé quatre pays.. Si il était convenu de ne pas s’attarder en Hongrie (que nous connaissons « bien ») ni en Slovaquie (dont la partie orientale présente moins d’intérêt), nous culpabilisons de cette soudaine accélération…

Est-ce raisonnable de brûler ainsi les étapes ? Afin de n’avoir aucun remord, nous prions nos conducteurs de nous laisser à Debrejov, un peu avant la frontière polonaise. Une nuit en Slovaquie ne peut pas nous faire de mal.

Suite au prochain épisode… Mais on vous prévient, cette histoire se termine en eau de boudin.

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