Des eaux et des bas

bulgarie-debrecen-pancarteBienvenue dans le pays où les noms des villes ressemblent à des codes wifi et où seul un polytechnicien peut prétendre convertir de tête la monnaie locale (diviser 10960 par 264 pour obtenir le prix d’une chambre d’hôtel).

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Nous y faisons la connaissance de Zoli, qui rêve d’être un grand voyageur mais n’a pas encore franchement l’âme d’un routard. Pour son premier séjour à Debrecen, il s’inquiète de ne pas trouver d’hébergement et supplie un ami de réserver à sa place. Il est très impressionné d’apprendre que nous nous allons dormir à l’auberge de jeunesse. Pour lui, c’est là le comble de l’exotisme. Il passe son temps à vérifier l’itinéraire et insiste pour que nous lui fournissions l’adresse précise (alors que l’auberge est située sur la place principale).

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Leçons de (bonne) conduite

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En voiture on apprend beaucoup! Entre Panticeu (Roumaine) et Debrecen (Hongrie), nous sortons notre carnet et prenons note de quelques leçons d’usage dispensées par nos conducteurs.

(Ne) finis (pas) ton assiette!

Et Grèce, nous avions commis moult impairs en dévorant nos plats jusqu’à la dernière miette. L’usage veut qu’on laisse un peu de nourriture afin de montrer que l’on a les moyens de l’abondance et que le repas était suffisamment copieux.
En Roumanie, chez Niko et Georges, le couple qui nous a extirpé de Panticeu et nous a invité dans la foulée à prendre le goûter, notre appétit est vu d’un bon oeil. Les biscuits sont succulents. Impossible de nous retenir de les engloutir, tous sans exception… Heureusement, pour eux, finir son assiette est signe l’on a apprécié le repas. Et tant mieux si on en redemande.
Ici la gourmandise n’est pas un vilain défaut.

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En ligne avec Allo la Planète (sur le Mouv’).

Le conducteur suivant hélas déguste plus qu’il ne savoure. Souffrant d’une rage de dent, baffrer lui est déconseillé. Tout comme parler… Ainsi, il ne décroche pas un mot durant les deux heures que durent le trajet et ne peut qu’approuver ou contester d’un hochement de tête.

Apprends le ni-oui ni-non.
Avec lui, un « oui » se fait comprendre d’un hochement de tête de bas en haut. Comme en France. Mais en Bulgarie, c’est l’inverse : inclinaison de gauche à droite pour acquiescer. Comme un notre « non », donc. En Grèce, c’est dans le lexique que ça se complique : « oui » se prononce « né » et « non » : « ochi ». En Bulgare, « né » c’est « non ». Quand un Grec et un Bulgare se rencontrent, vous imaginez donc le quiproquo…

frontiere-roumanie-bulgarie-aurelie-georgioFerme la porte (des toilettes) derrière toi.
Georgio, roumain résidant depuis 13 ans en Italie, a vraisemblablement emprunté beaucoup aux usages de son pays d’adoption. Un rien macho, s’exprimant de tout son corps, il refuse d’admettre qu’il s’est trompé de direction et accuse le GPS  d’être à l’origine de l’erreur et insulte le « stupido » appareil à coups de « Cazzo » retentissants.
Quand on lui demande de faire une pause aux toilettes, il ne manque pas de plaisanter sur les femmes (ces pisseuses) mais conscent  à s’arrêter à la station essence suivante. Les cabines ne ferment pas à clé. Nous le découvrons en tombant nez à nez avec une Mama accroupie. Comme en Grèce d’ailleurs, où bien souvent, aucun verrou n’est installé. Penser à frapper aux portes – et espérer que les autres en fassent autant…

Fortes de ces enseignements, c’est à la lisière de la Hongrie nous nous s’apprêtons à les mettre en pratique – en attendant les probables contre-exemples et exceptions (culturelles) à venir.