Leçons de (bonne) conduite

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En voiture on apprend beaucoup! Entre Panticeu (Roumaine) et Debrecen (Hongrie), nous sortons notre carnet et prenons note de quelques leçons d’usage dispensées par nos conducteurs.

(Ne) finis (pas) ton assiette!

Et Grèce, nous avions commis moult impairs en dévorant nos plats jusqu’à la dernière miette. L’usage veut qu’on laisse un peu de nourriture afin de montrer que l’on a les moyens de l’abondance et que le repas était suffisamment copieux.
En Roumanie, chez Niko et Georges, le couple qui nous a extirpé de Panticeu et nous a invité dans la foulée à prendre le goûter, notre appétit est vu d’un bon oeil. Les biscuits sont succulents. Impossible de nous retenir de les engloutir, tous sans exception… Heureusement, pour eux, finir son assiette est signe l’on a apprécié le repas. Et tant mieux si on en redemande.
Ici la gourmandise n’est pas un vilain défaut.

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En ligne avec Allo la Planète (sur le Mouv’).

Le conducteur suivant hélas déguste plus qu’il ne savoure. Souffrant d’une rage de dent, baffrer lui est déconseillé. Tout comme parler… Ainsi, il ne décroche pas un mot durant les deux heures que durent le trajet et ne peut qu’approuver ou contester d’un hochement de tête.

Apprends le ni-oui ni-non.
Avec lui, un « oui » se fait comprendre d’un hochement de tête de bas en haut. Comme en France. Mais en Bulgarie, c’est l’inverse : inclinaison de gauche à droite pour acquiescer. Comme un notre « non », donc. En Grèce, c’est dans le lexique que ça se complique : « oui » se prononce « né » et « non » : « ochi ». En Bulgare, « né » c’est « non ». Quand un Grec et un Bulgare se rencontrent, vous imaginez donc le quiproquo…

frontiere-roumanie-bulgarie-aurelie-georgioFerme la porte (des toilettes) derrière toi.
Georgio, roumain résidant depuis 13 ans en Italie, a vraisemblablement emprunté beaucoup aux usages de son pays d’adoption. Un rien macho, s’exprimant de tout son corps, il refuse d’admettre qu’il s’est trompé de direction et accuse le GPS  d’être à l’origine de l’erreur et insulte le « stupido » appareil à coups de « Cazzo » retentissants.
Quand on lui demande de faire une pause aux toilettes, il ne manque pas de plaisanter sur les femmes (ces pisseuses) mais conscent  à s’arrêter à la station essence suivante. Les cabines ne ferment pas à clé. Nous le découvrons en tombant nez à nez avec une Mama accroupie. Comme en Grèce d’ailleurs, où bien souvent, aucun verrou n’est installé. Penser à frapper aux portes – et espérer que les autres en fassent autant…

Fortes de ces enseignements, c’est à la lisière de la Hongrie nous nous s’apprêtons à les mettre en pratique – en attendant les probables contre-exemples et exceptions (culturelles) à venir.

 

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panticeu-marc-roxanaRoxana et Marc ont tagué leur perron pour nous souhaiter la bienvenue. Elle Roumaine, lui Français, ont acheté et partiellement rénové ce que les villageois ont coutume d’appeler le « Castel », au centre du micro village de Darja aux fin fond de la campagne Transylvanienne. L’ancien manoir fut la demeure d’un baron hongrois, une poste sous l’ère communiste, une mairie, un bar clandestin… Avant d’être investit par ce couple singulier…

panticeu-transylvanieLui est venu en Roumanie monter une entreprise d’informatique. Roxana était l’une de ses employées. Ils sont tombés amoureux il y a neuf ans. Depuis, l’entreprise a fermé et Marc poursuit son activité en free-lance. Ensemble, ils souhaitent se lancer dans l’accueil des touristes (peu nombreux en ce presque-bout-du-monde). En vertu de notre partenariat avec BedyCasa, nous sommes parmi les premières à être hébergées dans leur chambre d’hôte.  

bouffe-mixLe moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils se plient en quatre pour nous recevoir. Marc concocte des plats aux petits oignons (confits) et fait du dressage sa priorité. On ne peut pas en dire autant pour ce qui est du dressage de la faune éclectique qui vit sous leur toit. 

Chats et chiens règnent ici en meute et sont traités en rois. Avec une autorité pas franchement «au poil», Roxana chouchoute ses petits protégés comme s’ils s’agissaient de ses enfants. Elle qui rêvait d’être vétérinaire brandit la cause animale en étendard. Nous pensons qu’elle plaisante lorsqu’elle nous prie de bien vouloir faire attention aux limaces dans l’herbe. « elles sont si inoffensives ». 

Quand, nous-mêmes amies des bestioles, lui avouons tuer un moustique de temps à autre (et uniquement en cas de légitime défense), elle rétorque que le combat est inégal. Leur piqûre n’est pas mortelle, certes. Mais de là à retenir nos gestes quand l’un de ces Dracula local se désaltère sur nos chevilles d’un cocktail sanguinolent…

Roxana-sisi-panticeuBrigitte Bardot ferait figure d’insensible notoire à coté de notre hôtesse, qui a les larmes aux yeux en nous racontant la récente campagne d’éradication des chiens errants à Bucarest. Nous nous retenons de lui raconter notre l’histoire de chauffeur équarrisseur bulgare


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Pour leur retour aux sources, Marc et Roxana se rendent chaque jour puiser l’eau de celle qu’il ont déniché à l’aide d’une baguette. Ils ne croisent que des charrettes tirés par des chevaux, se nourissent du bétail qu’élèvent les agriculteurs du coin et ont pour « spore » favori la chasse aux champignons… En guise de rite initiatique, ils nous conduisent à travers bois et partagent avec nous tout ce qu’ils savent des russules et autres bolets comestibles. 

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Bonne route.

Accroupie dans la mousse, Roxana est aux anges. Elle hurle de joie en découvrant ses cèpes préférés. Plutôt timide et discrète au quotidien, elle se transfigure dans la nature. Dès que l’on aborde un sujet un peu personnel, elle se referme comme un coquillage. Mais dès qu’il s’agit de bêtes ou de plantes, elle est intarissable.

Un peu moins « trente millions d’amis » qu’eux, nous nous en serons au moins fait deux. 

Objectif Transylvanie

« C’est quoi ta religion ? » De la même façon qu’en France la première question posée est invariablement « Tu fais quoi dans la vie ? » et dans les pays du sud : « T’es mariée ? T’as des enfants ? », en Roumanie, comme dans les Balkans l’an dernier, notre appartenance religieuse est LE premier sujet abordé dans les voitures.

Daniel a 23 ans, il est pentecôtiste et « missionnaire » de son église. Il nous embarque à la sortie de Timisoara pour le premier tronçon de la route qui, on l’espère, nous conduira ce soir en Transylvanie.

timisoara-Lugoj-danielIl conduit très prudemment et s’en justifie en nous confiant l’histoire de sa famille. Il y a neuf ans, son frère, sa sœur et ses parents se rendaient au village quand ils ont eu un accident de voiture. Sa sœur avait 18 ans, c’est elle qui conduisait. Elle a voulu doubler un camion qui les a heurtés de plein fouet. Le choc a été si violent que leur père est mort sur le coup. Daniel qui avait 14 ans avait ce jour-là choisi de rester à la maison. Depuis, sa mère n’a pas refait sa vie, son frère s’est radicalisé et sa sœur – après une tentative de suicide, n’a plus jamais retouché un volant. « Les routes sont dangereuses, en Roumanie particulièrement, parce qu’il n’y a pas d’autoroute. Pour aller plus vite, les gens doublent n’importe où ». (et n’importe comment nous pouvons en témoigner)

La prudence à cet instant est aussi dans les mots, choisis. Daniel balaye la gêne en une phrase « Maintenant, mon père est au paradis. La mort n’est que le début ». Voici donc à quoi sert la religion. À encaisser ?

chateau-dracula-roumanieÀ bord du véhicule suivant, qui nous conduit de Lugoj à Deva, l’ambiance est plus joyeuse. Florin insiste pour nous faire visiter un château de sa région. Frustré de son niveau d’anglais, il passe à son domicile de la banlieue de Deva chercher sa femme, institutrice, qui nous accompagnera et assurera la traduction.

Les cheveux rouges vifs, perchée sur des talons de 12 centimètres, Raluka rayonne dans ce château hanté. À l’instar de notre couple chouchou de Bulgarie, elle et son mari jouent les ambassadeurs. Peu importent les détours, ils sont prêts à tout pour nous laisser un bon souvenir de leur pays. Pari réussi, bien que cette escale compromette sérieusement la suite du trajet. À 16h30, nous sommes encore à quatre heures de route de notre destination.

Fort heureusement, le stop est monnaie courante en Roumanie (mais souvent « contre monnaie » – ce à quoi nous nous refusons, l’échange désintéressé étant partie intégrante de la philosophie de notre projet.)

17h: Les conducteurs se suivent et ne se ressemblent pas. 

andrey-georges-sandra-aurelie-iulia-clujLa conversation avec Gorje et Andrey est pour le moins pitoresque – eux qui s’adressent à nous respectivement (et exclusivement) en espagnol et anglais, et parlent roumain entre eux. L’habitacle de la Renaud 21 immatriculée à Marseille (nous ne saurons rien de plus de ce mystère) se change en véritable tour de Babel.

roumanie-mandinga_scale_930_620-2Andrey est passionné par l’Eurovision, sujet de son mémoire de fin de Master de journalisme. « Comment ça, vous ne connaissez pas les candidats français ? Ni le duo roumain arrivé troisième en 2010 ?! »

Sidéré par notre inculture télévisuelle, il tente de la combler tandis que Gorje, au volant, fait le récit de ses huit ans d’errance en Espagne – à travailler au black, dans le bâtiment, la restauration, les champs, souvent floué par ses employeurs profitant de son statut « d’illégal » (à l’époque). Les deux amis semblent n’avoir rien en commun. L’un est aussi pétillant et frivole que l’autre est sombre et profond.

Le stop nous offre décidément un panorama de témoignages contrastés. La suite du trajet ne déroge pas à la règle.

aurelie-cluj-panticeu-stopPour atteindre la maison de nos hôtes chez qui nous sommes invitées à séjourner dans le cadre de notre partenariat avec BedyCasa, nous avons reçu des instructions bien précises : Il nous faut traverser la ville de Kluj et nous poster devant le « Auchan Iris, ancien Réal » en face duquel un café baptisé Fresco Verde fait office de station pour autostoppeurs. Ici débute la chemin de terre battue qui mène au hameau de Panticeu.

Nous parvenons au fameux spot à près de 21h (entre temps, une grand-mère a prié pour nous, des faux-flics (vrais dragueurs) ont contrôlé nos passeports, une bande de jeunes gitans en sabots XXL nous ont fait (un peu) peur…).

On touche au but. Reste à trouver un véhicule charitable pour parcourir les trente derniers kilomètres, en pleine campagne… Cette journée ressemble de plus en plus à une chasse au trésor !

Une dizaine de personnes patientent elles aussi, pouces en l’air. Il faut attendre son tour. Lorsqu’arrive le nôtre, Sophika au volant accepte de nous conduire jusque la porte de nos hébergeurs.

rires-sophika-voitureL’incompréhension est totale avec cette femme avec laquelle nous n’avons pas un mot en commun mais ,excitées comme des puces, nous rions de nos malentendus. Le soleil se couche sur la campagne transylvanienne. Des cerfs nous saluent depuis l’immensité valonée. Nous y sommes, enfin.

Bienvenue-poucettes-panticeuEt un trésor nous attend bel et bien dans la maison de Roxana et Marc – comme une récompense après cette journée marathon. Sur le perron, une inscription à la craie : Bienvenue les Poucettes.

Le jeu vaut toujours quelques chandelles.

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Le juste prix

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Aurélie à la sortie de Vidien (Bulgarie), en route pour Timisoara (Roumanie).

Bobislav s’apprête à passer le Danube, frontière naturelle entre la Bulgarie et la Roumanie lorsqu’il aperçoit nos pouces à l’entrée du pont. À bord d’une camionnette tractant une remorque vide, il file (à 50 kilomètres/heure) en direction de l’Allemagne, où il prévoit d’acheter une voiture d’occasion. 


950 euros pour une Golf diesel modèle 1999. Il lui faudra cinq jours et 3000 kilomètres pour la rapatrier en Bulgarie. Un aller-retour qui lui coutera 350 euros de carburant. Il la revendra environ 1500 euros pour un bénéfice net de 200. Dans dix jours, il renouvellera l’opération avec une Ford.

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Un « leu », des « lei », la monnaie locale en Roumanie. Il en faut 4,3 en 214 pour obtenir 1€

« C’est la crise ici, il n’y a pas de travail. Alors je me débrouille comme je peux ». Déformation professionnelle – ou contextuelle – oblige, Bobby passe les quatre heures de notre transport en commun à jouer à « Combien ça coute ? ». Combien tu gagnes ? Le prix de ton loyer ? Le pain en France ? Une bière ? L’achat d’un appartement ? « Et en location ? » « Et ta caméra là, elle vaut combien ? »

Le niveau de vie en France est plus élevé, certes mais tout de même… Comment justifier qu’un seul de nos appareils photos vaille deux fois son salaire mensuel ?

Paradoxalement, il refuse avec véhémence le billet de 10 lev (5 €) que nous lui offrons – non pas en échange de la course mais parce qu’il sera inutile en Roumanie.

sandra-café-autorouteIl finit par céder bon gré mal gré avant de nous déposer (généreusement) en centre-ville de Timisoara. Après quatre heures passées dans son véhicule, nous avons les jambes qui fourmillent. Lui poursuivra sa route six heures encore. Ou plus, peu importe, il « ne compte même plus ».

S’il était né ailleurs, serait-il de ceux que François et Ludovic auraient interviewé pour leur Projet W ? Ces globetrotteurs professionnels avec qui nous partageons le dortoir de notre auberge de jeunesse font le tour du monde pour réaliser des portraits d’entrepreneurs français oeuvrant pour une économie plus sociale et solidaire. Avec eux, l’affinité est immédiate.

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Aurélie Streiff & Sandra Reinflet avec François Noël & Ludovic Novitch au Freeborn Hostel de Timisoara

Dans le jardinet du « Freeborn hostel », peuplé ce soir là d’un duo d’australiens, d’un roumain, d’une belgo-finlandaise, d’un germano-américain et d’un polonais contorsionniste, nous passons une nuit électrique entre coupe du monde, shot de Palinka et causeries enflammées. Et ça, ça n’a pas de prix. 

La suite et ainsi de suite

Comme l’an dernier, notre ami Gerd, directeur du Kempinski de Sofia nous a offert une étape dans son hôtel plein d’étoiles. Cette pause de 24 heures nous a permis de poster :
1- le clip de La routine, l’hymne des Poucettes
2- les galets promis à nos chers Kisskissbankers. 

sandra-stop-vidin-sofiaEt puis, ce matin, comme l’an passé, le chauffeur du palace nous a déposé l’air effaré sur une station service à la sortie de la ville. Objectif Craiova en Roumanie de l’autre côté du Danube, frontière naturelle entre les deux pays.

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Très vite, un couple propose de nous conduire à Montana, à mi-chemin. Kremena et Kirio vont y chercher leurs enfants restés en vacances chez des parents.

La trentaine, ils travaillent tous deux dans la banque. Lui vient d’apprendre son licenciement, car celle pour laquelle il officie pour 200€ par mois a fait banqueroute – l’épargne des clients est garantie jusqu’à 100 000€ mais il n’en est rien de l’emploi des salariés (ni du revenu des chômeurs…).

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Ils débordent d’enthousiasme. Elle, surtout – qui semble ravie de nous faire découvrir sa passion pour le canevas. Avec moult détails techniques, elle tente de nous convertir à sa pratique (on lui avoue que c’est peine perdue?)

À la question « Vous connaissez Belogradchik ? », ils sont sidérés de notre réponse… négative. S’engage entre eux un conciliabule.

Nous comprenons à demi-mot qu’ils refusent de nous laisser quitter le territoire bulgare sans palier cette lacune. Alors c’est décidé, on y va. Et tant pis pour les 80 km de rab. Les enfants attendront. Craiova aussi.

Lorsque nous parvenons aux portes de ce site naturel inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco, nous restons simplement bouches bées. Et ceux qui nous connaissent savent qu’ils est plus facile de faire sourire un russe que de nous clouer le bec.

Ces quelques images parlerons pour nous.

Faute de temps, nous remettons la Roumanie à demain et passons la nuit sur la rive sud du Danube.

Tel un écho à la mélodie du pouce… Qui a dit « Je dévie donc je suis » ? 

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Le poids (lourd) des rêves.

Personne ne part de Melnik. En tout cas aucune voiture. À l’heure de la sieste nationale, le moment est peut-être mal choisi. Alors on se poste à l’entrée du village où un platane de 800 ans nous procure un peu d’ombre et d’où l’on guette le vrombissement d’un moteur.

Celui de Sacho a l’avantage d’etre tellement tapageur qu’il est perceptible de loin. La conversation à bord atteint des sommets :

DSCF0481Son propriétaire nous sort de l’impasse – c’est le cas de le dire – en nous conduisant jusqu’à la Nationale, un peu plus fréquentée. À peine une minute plus tard, un camion ralentit à l’approche du zébra ou nous gesticulons, pancarte à la main…

Boban est serbe et rentre de Turquie, lourd d’un chargement de 35 tonnes de batteries. Le véhicule affiche 855.000 km au compteur et il compte bien dépasser le million avec lui.

Il caresse le volant en répétant : « ça, j’en rêvais enfant. Et maintenant je vis mon rêve tous les jours ». Son père était routier lui aussi. « Mais il n’avait qu’une camionnette. Moi je voyais plus grand. Je voulais conduire un 45 tonnes ! ».

sandra-boban-camionIl lui manque bon nombre de dents mais Boban sourit sans cesse de celles qui lui reste. Il est fan de Zaz et passe de la musique classique à fond bien qu’il s’en excuse « en principe les chauffeurs n’écoutent pas ça… ». Il fabrique ses cigarettes et en fume un kilo chaque semaine. Aurélie doit se sacrifier et en accepter une sur deux – question de diplomatie.

Sandra, elle, consent à se restaurer d’un café soluble (froid) et des biscuits (secs) qu’il lui tend. Nous héritons également d’un magnet d’Istanbul qu’il réservait pourtant à un ami. Nous tentons de refuser bien sûr mais Boban y tient. Il veut nous protéger, porter chance à notre aventure qu’il trouve « great but crazy » (un peu comme tout le monde en somme…). 

Aurélie-chapeau-camionNous aurions aussi aimé lui porter chance avec notre galet, mais vraisemblablement, ce dernier n’était pas suffisamment chargé de bonnes ondes… Vingt kilomètres avant Sofia, des flics nous font signe de nous garer. Boban prépare un billet de 20 lev (10 euros) « c’est toujours comme ça par ici. Il faut payer même quand on a rien fait de mal. Sinon, ils trouvent toujours le moyen de créer des problèmes… »

Les flics nous lancent des oeillades libidineuses tandis que Boban présente ses documents. Ils le somment de descendre du véhicule. Dix minutes plus tard, il revient nous dire de continuer la route sans lui. De son côté, les choses s’annoncent plus compliquées que prévu. « On peut aider ? Non, hélas… »

Nous demandons à l’un des policiers si l’on est autorisées à faire du stop ici, sur la bande d’arrêt d’urgence. « Oui. Et puis pour vous, n’importe qui s’arrêtera dans la minute » (cette phrase est assortie d’un clin d’œil dégueulasse). Le temps de tourner les talons, on l’entend hurler sur notre ami en bulgare.

Merci-Boban-Camion-sandra-sofia-melnikHorrible impression d’abandonner le navire en pleine tempête – bien que Boban fasse bonne figure, nous encourage à ne pas nous en faire pour lui… Nous ne pouvons alors que déposer discrètement un petit mot de remerciement sur son tableau de bord.

Nous nous sentons un peu coupables, privilégiées – d’autant que nous dormirons ce soir dans le luxueux « Kempinski Palace », où nous sommes invitées (pour la seconde fois) par notre ami Gerd, le manager – tandis que lui passera la nuit dans son camion (en espérant qu’il puisse reprendre le volant).

Nos rêves se croisent mais ne se ressemblent pas. Et pourtant, pour quelques instants, on se découvre plus de points communs qu’il n’y parait. 

Melnik sa mère !

Le « tourisme » vous l’aurez compris, c’est pas trop notre truc – nous qui passons plus de temps à courir les aires d’autoroutes que les musées, qui fréquentons davantage les banquettes arrières des camionettes que les fauteuils des tables étoilées.

Routard-TempêtePourtant cette année – alors que nous sommes pour la première fois associées au Routard, nous nous risquons à quelques recommandations façon guide de voyage afin de vous faire découvrir une destination « coup de cœur », découverte au hasard d’un coup de pouce : Melnik.

 

Et comme le suggère le titre de cet article, ça déchire sa race !!

  • Pourquoi ? – Intérêts

Balcon-antonia-MelnikAvec 175 habitants recensés en 2012, elle est officiellement la plus petite ville de Bulgarie. Vous avez donc de bonnes chances de croiser la totalité des âmes qui la peuplent en une seule journée (à noter que compte tenu de la moyenne d’âge de la population locale, ce chiffre est à diviser par deux chaque année…).

  • Comment ? – Accessibilité

Par la route pardis ! Pour ce qui nous concerne, ça va de soi. Celle qui y mène est minuscule et serpente sur le flanc d’une colline plantée de vignes centenaires. Au sommet se nichent quelques maisons éparses. Vous y êtes.

  • Où ? – Hébergement

Oubliez les hôtels kitchs qui bordent la rue principale (la seule en fait). C’est dans l’un d’eux que nous avons passé une première nuit (on dit bien passé, pas dormi) pour le moins humide… Car le système de climatisation judicieusement placé au dessus du lit s’est affolé autour de 3 heures du matin, déversant un torrent glacial sur nos corps alanguis (imaginez la douloureuse réminiscence lorsque Sandra s’est mise à hurler que l’eau s’infiltrait dans la chambre… – Cf Athènes-Helsinki).

Antonia-Vincy-hotel-melnikPréférez donc un hébergement à peine plus onéreux mais autrement plus authentique (et bien plus sec). Nous pourrions noircir cette page des seuls éloges que nous inspire Lumparov : une maison d’hôte entièrement restaurée avec goût, mais dont le charme vient surtout du couple qui nous y accueille. Antonia et Vinci, la cinquantaine, ont repris il y a quelques années la gestion de l’hôtel. Elle, auparavant prof de français, lui, douanier, ont tous deux perdu leur emploi à l’ouverture des frontières (notre langue étant, dans le même temps, passée de mode). Après 35 ans de mariage, ils ont donc quitté leur domicile de Petrich pour s’installer ici, cultiver le jardin, briquer la maison et chouchouter leurs invités. 

  • Quel ? – Restauration

Antonia-sandra-melnikAntonia aurait certainement remporté le « top chef » local si d’aventure elle s’était portée candidate (nous hésitons à l’y inscrire en cachette). Ses banitzas (gâteaux de fromage), petits pains et confitures maison concourent à faire de l’endroit un haut lieu de la gastronomie bulgare.

Partie en excursion, nous avons regretté de ne pas en avoir rempli nos sacs-à-dos. Après quatre heures de marche, nous avons dû nous contenter de la seule nourriture disponible dans cet environnement sauvage : des noix au miel vendues à la sauvette par un moine du coin. Un bocal géant mais ni pain, ni cuillère… Pour une dégustation façon épreuve de Koh Lanta (avez vous essayé d’attraper des noix sans les mains et sans vous changer en papier tue-mouches ?). 

Côté boisson, vous ne serez pas en reste. Les propriétaires possèdent également quelques hectares de vignoble dont ils tirent un nectar exquis : le Strymon – vous nous en donnerez des nouvelles (l’ayant un peu trop dégusté, nous avons tout oublié).

  • Quoi ? – Activités

sandra-rando-melnikS’ennivrer est bien sûr fortement préconisé – mais admettons qu’il s’agisse d’une option secondaire. Nous conseillons plutôt (ou avant, du moins) de transpirer un peu (et/ou prier si le cœur/le ciel vous en dit) en empruntant le chemin de randonnée qui suit le lit d’une rivière asséchée jusqu’à un point culminant où se dresse un somptueux monastère.

Attention, il est interdit de pénéter les voies du Seigneur en tenue «légère». Heureusement, ce dernier a pensé à tout (même aux marcheurs qui ont dû cuire au soleil pour l’approcher…) et des vêtement décents sont mis à disposition à l’entrée de l’église. Voyez plutôt comme nous sied la mode orthodoxe…

soeur-aurelie-melnikVous l’aurez compris, Melnik vaut le détour (et la Bulgarie tout entière nous donnerait presque envie de faire du – vrai – tourisme). Alors allez-y ! Une fois sur place, vous ne pourrez vous retenir de fredonner «Tu es la seule qui m’aille»*.

* référence musicale pointue échappant très probablement aux moins de vingt ans et plus de quarante. Cours de rattrapage ici.

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Alchimies

Thessalonique ne se lasse pas de nous séduire. Il y a deux ans, nous y avions séjourné en coup de vent et espérions bien y remettre une tong. Au pif – ou disons plus élégamment « à vue de nez » – nous errons parmi ses ruelles escarpées, sacs aux dos, à l’affut d’un souvenir qui nous permettrait de retomber sur notre auberge favorite. Nous avons oublié son nom, son adresse, mais par chance (ou intuition), nous retrouvons sa petite porte bleue, sur les hauteurs de la ville.

Souleymane-Sandra-Apolon-thessaloniqueLà-bas, nous croisons, pêle-mêle : un artiste de rue qui déplore que le street art soit devenu une mode plus qu’un art. Maelle, une militante alsacienne tombée amoureuse de la Grèce, qui a choisi de s’y établir et de soutenir des initiatives d’autogestion (notamment une clinique, en réponse à la crise du système de santé). Alex, un étudiant en médecine venu d’Australie pour exposer le résultat de ses travaux de recherche – il a prouvé que les centres d’analyse ADN à distance ne sont pas fiables (mais également un autostoppeur avéré qui jalouse le fait que nos pouces féminins sont bien plus efficaces que ses doigts velus). Et un boulanger albanais qui nous offre chaque matin une miche d’un pain à faire saliver les adeptes de nos Poilanes hexagonaux…

Avec toutes ces (belles) rencontres, notre stock de galets s’épuise à la vitesse de la lumière. Nous profitons des plages paradisiaques alentours pour nous réapprovisionner en cailloux quand, au retour de celle de Halkidiki les poches garnies des plus beaux spécimens, le destin place sur notre chemin un trio « d’hommes de pierre ». Une coïncidence qui ne nous laisse pas « de marbre » :

  • Aurelie-cabriolet-saikisD’abord Saïkis, qui admettons-le, n’a pas franchement d’autre choix que de nous convier à monter lorsque nous l’abordons à un feu rouge. Alors que nous errons depuis près d’une heure dans les faubourgs de Thessalonique, nous nous invitons presque d’autorité dans son cabriolet. Bien qu’il ne parle qu’un anglais approximatif, nous comprenons qu’il travaille dans un gisement d’extraction de minerai. Le caillou que nous lui confions n’a rien d’un métal précieux mais, selon ses propres termes, « il n’a pas de prix ».

  • Ioannis-Thessalonique-serresIoannis ensuite, qui lui aussi déterre les pierres mais ne s’intéresse qu’à celles vieilles de plus de 2000 ans. Ingénieur spécialiste des sites archéologiques, il a participé au chantier de restauration des ruines disséminées aux quatre coins du centre-ville, vestige de l’empire ottoman. Par ailleurs, il est l’un des rares chauffeur à nous confier qu’il s’arrête chaque fois qu’un autostoppeur croise son chemin – souvent contre l’avis de sa femme qui ne pense qu’aux dangers potentiel que cela représente. Dans notre cas, elle aurait sans doute moins redouté la présence d’armes que celle de deux étrangères en compagnie de son (charmant) mari.

  • Georges-Serres-MelnikNous surnommons rapidement notre dernier larron « Mr caillou », et pour cause : il est géologue. Aussi avons-nous la faveur exclusive d’un exposé en bonne et due forme sur les propriétés fascinantes des roches de la région – leur formation millénaire, leurs compositions granitiques ou calcaires, leur stratification en couches ordonnées… Mais l’érudition de Georges (son vrai nom) ne se borne pas à la science des rocs. Il se change volontiers en politologue, philosophe ou ethnologue, voire en avatar d’un Bernard Pivot francophone/phile lorsqu’il nous révèle l’origine des mots barbecue, baccalauréat, bordel… (Et vous, le savez-vous?)

Lorsque nous offrons à Georges son traditionnel galet, il précise que celui-ci est « ordinaire » tendance vulgaire, mais savions-nous (et vous?) que l’ordinaire peut se muer en extraordinaire en un simple changement de conditions ? Par exemple, les molécules de carbone dont on fait les mines des crayons sont identiques à celles du diamant – la différence d’évolution vient des conditions de pression auxquelles la matière est soumise. Afin que le charbon se change en un joyau étincelant, il n’y a donc qu’un pas. Ou un pouce ?

Aurelie-serres-thessalonique-e79En compagnie de ce trio de spécialistes, de ces hommes de pierres (précieuses) alchimistes des temps modernes, c’est le temps qui se change en or.

Et nous ne nous apercevons même pas que avons parcouru 300 km et franchi la frontière bulgare. Nos petits cailloux continuent à faire des étincelles. Blagodaria !  

Marines d’eaux douces

yavht-amaliapolis-volosNotre Odyssée en mer Egée ne pouvait se terminer sur un tel naufrage. La tempête passée, il fallait bien une journée en eaux calmes pour récupérer un rythme cardiaque acceptable.
Guy et Cléo, nos capitaines, ont rapatrié l’embarcation à bon/un port de pêcheurs au sud de Volos.


L’occasion rêvée pour nous exercer au « pouce subaquatique » dans une crique aux eaux limpides, en prévision du 11 juillet (pour le projet
33’Tour de Sandra, vous découvrierez ce jour le premier clip des P’tites Poucettes!).

Arbeit, Arbeit donc, comme nous avons coutume de dire à propos de notre emploi du temps chargé comme celui d’un ministre (ou d’un fonctionnaire des PTT, c’est selon) : trouver de nouveaux galets, les apprêter, rafistoler la pancarte, rédiger nos articles quotidiens, collecter des sons, définir les itinéraires, contacter nos hébergeurs… En somme, presque un travail de bureau !

Guy-Cleo-Sandra-bateauEt du travail, nos acolytes marins n’en manquent pas. Tous deux multi-entrepreneurs, avec des liasses de billets et des smartphones plein les poches, ils enchainent réunions informelles et coups de fils. En flamand, en anglais, en grec, en bulgare, ils gèrent leur production de tomates, de palettes de bois, de transport de fleurs, d’assurance, de moules (nous savons désormais que Léon ne se ravitaille pas qu’à Bruxelles…).

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Croisée de regards sur la crise grecque

Lina et Maria ont le même âge, sont nées grecques et habitent Athènes. Elles portent pourtant des regards différents sur la crise qui assomme leur pays depuis 2009.

Toutes deux en conviennent : il n’y a plus de travail, le montant des allocations chômage et des retraites a chuté de façon indécente, la corruption est généralisée. Elles s’accordent à dire que le mouvement néo-nazi d’extrême droite, « Aube Dorée », est au fond encouragé par le gouvernement en place, pour détourner l’attention du peuple et faire oublier les scandales.

La xénophobie va crescendo (comme la bande annonce du scénario qui se joue actuellement en France ?). Lina et Maria dénoncent les accusations infondées qui pleuvent à propos des immigrés. Les problèmes ne viennent pas des Albanais ou des réfugiés Syriens. Les étrangers ne « volent » pas le travail des « vrais Grecs ». Comme partout ailleurs, ils occupent des emplois déconsidérés dans les secteurs du bâtiment ou de la voirie (que les autochtones rechignent eux-même à investir).

Pour elles, les coupables sont : l’Europe d’une part – qui impose son modèle économique et ses critères sans tenir compte des spécificités des pays membres, les dirigeants d’autre part (toutes couleurs confondues) – qui protègent leur pouvoir et les privilèges des riches aux dépends des plus fragilisés.

Les impôts des classes moyennes ont grimpé en flèche, tout comme le prix de l’essence qui vaut de l’or (noir) – 1,80€ le litre de SP 95, c’est sensiblement plus qu’en France, pour un revenu moyen bien inférieur… (le smic est d’environ 450€).

Elle partagent donc le même constat sur les causes et les symptômes, mais c’est à propos des effets et conséquences que leurs avis divergent.

LinaFace aux incertitudes du futur, Lina ne veut pas d’enfant. « J’aurais le sentiment de mettre au monde un condamné ». Elle regrette que les jeunes d’aujourd’hui passent leurs journées dans les cafés, sans envisager de quitter leurs parents. Sans ambition. Sans autre horizon que de se rassasier à la table familiale.

Lina est entrepreneur et résiste chaque mois à la tentation d’expatrier son entreprise. Les taxes sont asphyxiantes. « C’est devenu invivable, mais je considère qu’il est de mon devoir de ne pas abandonner mon pays lorsqu’il a le plus besoin d’énergie créatrice ».

Chaque jour, sous les fenêtres de son appartement cossu du centre-ville, des femmes fouillent les poubelles à la recherche de nourriture. Elle pense toujours à laisser un sac, avec les restes de son repas de la veille.


« Quand on voit cela, on comprend que les gens aient perdu le sourire. Pourtant nous les grecs étions très enthousiastes. Chacun se saluait dans la rue, sans même se connaître. J’ai énormément de peine. Mon souhait le plus cher est que nous retrouvions foi en l’avenir »

Maria-AthenesMaria elle, voit quelques avantages à la crise. Comme en temps de guerre, cette situation nous oblige à modifier nos habitudes, à inventer de nouvelles solutions, à se recentrer sur l’essentiel. Recycler, partager, échanger, s’entraider, en un mot : être plus « humain ».

Maria boucle un second cycle à l’université d’architecture. Elle a vécu un an en France où elle était bien tentée de rester. « Mais, je dois faire quelque chose à Athènes. Si tous ceux qui ont fait des études quittent le navire, la Grèce va définitivement sombrer ».

Elle déborde d’un optimisme réjouissant. Elle croit en son pays – si capable, si chargé d’Histoire. Elle est convaincue, ou du moins elle se force à croire, qu’il y a encore de belles histoires à vivre, et de belles pages à écrire.

Aujourd’hui, c’est cette page que nous dédions à ces femmes qui forcent notre admiration. Nous qui sommes ici de passage, et en permanence sur le départ.

Aurions-nous, comme elles, le courage de rester quand tout semble plus simple ailleurs ?

Athènes-Helsinki

Sandra yachtLa soirée commence à merveille. Le yatch est superbe. Nous n’en revenons pas de nous trouver là, avec nos hôtes, Guy et Cléo, respectivement belge et grec. Moquette crème, bois et dorures, la nuit promet d’être placée sous le signe du luxe et de la volupté. Parenthèse inattendue après le départ mouvementé d’Athènes.

Aurélie-yacht-vollos-greceÀ minuit, nous décidons de nous coucher pour profiter de la journée du lendemain. «Rendez-vous au lever du soleil ?!».

Sauf que… Une heure plus tard, le bateau tangue violemment. On se réveille en sursaut. Guy réenclenche le moteur car il faut quitter le port où la mer est trop agitée.

Le bateau contre lequel nous sommes amarés nous a conseillé de prendre le large pour faire étape dans une baie mieux protégée des vents.

Mais, à mesure que nous progressons ils se font plus violents. Les rafales secouent le yatch comme une vulgaire barque. D’immenses vagues noires fouettent le hublot de la cabine. Aux commandes, Guy nous hurle de rester à l’intérieur. Le jetski attaché a l’arrière du bateau vient de tomber à l’eau. Les bourrasques d’eaux salées atteignent 9 mètres de haut. Impossible de faire demi-tour – le prochain port est à deux heures de navigation…

Deux heures qui se changeront en cinq. Blotties sur nos couchettes, on ne peut se sortir de la tête le nom du bateau. Helsinki… Et si la traversée s’arrêtait là pour nous ? Athènes-Helsinki, ce serait ici ?

Ne pouvant que patienter et faire confiance, on tire le rideau pour tâcher d’oublier le chaos l’extérieur. Mais l’alarme se déclenche et nous rappelle à l’ordre… « Un problème électrique », assure Guy. « Pas grave », espère-t-il. Debout depuis 6h30 la veille, il est épuisé, et seul à pouvoir tenir la barre.

Et nous mènera à bon port – du moins à un port. Lorsque nous l’atteignons vers 8h du matin, la nausée est tenace. Elle ne nous quitte pas, même à terre. Le sol semble se mouvoir sous nos pieds. La ligne d’horizon dessine des vaguelettes.

À l’heure qu’il est, nous sommes toujours sur l’île d’Evia en attente d’une accalmie. À suivre donc. IMG_0060

Quand tout part à Volos…

Athenes AcropoleNous ne nous attarderons pas à Athènes. Cette première étape a été l’occasion de rencontrer Lina et Maria, qui nous ont livré deux regards croisés sur la crise grecque. (Leur témoignage sera très vite en ligne ici.)

Après un dernier regard à l’Acropole, on charge nos sacs à l’aube (une fois n’est pas coutume). Direction : Volos et les plages du Pélion (une péninsule montagneuse 300 km au nord). «Avec un peu de chance, on déjeunera là-bas».

VolosLa réalité temporise vite notre optimisme. À l’entrée de l’autoroute, le trafic est dense et charie un nuage suffocant de particules fines (et moins fines). On ne nous adresse la parole que pour nous indiquer la direction de la gare routière. Le seul véhicule qui s’arrête propose de nous y conduire. «ici on ne prend pas d’autostoppeurs» insiste Andréas. Lire la suite

Glamooour !

Glamour aime les Ptites Poucettes

les P’tites Poucettes sont Glamour(es) !

Notre projet figure désormais parmi la sélection très officielle des Talents Glamour du mois de mai. 

Talent Glamour Ptites Poucettes

Rendez-vous vite sur Talent Glamour où vous pourrez admirer notre portrait en page d’accueil et voter pour votre candidat favori.

L’abstention c’est mal… Alors aux urnes citoyen(e)s !

 

 

C’est PParti pour un troisième tour !

logo-ptites-poucettes-athenes-helsinkiLes P’tites Poucettes, saison 3,  c’est à partir du 1er juillet, d’Athènes à Helsinki!

3500 km en 28 jours, et bien sûr… en autostop!

Une traversée sud-nord de l’Europe que nous avons déjà quadrillée d’ouest en est. Objectif : découvrir et surtout VOUS faire découvrir nos pays voisins, loin des clichés du tourisme, par l’unique prisme de la rencontre.

Et comme chaque année, nous partagerons avec vous nos péripéties quotidiennes.

KKBBPour apporter un sourire à nos bagages et/ou une pierre blanche à notre petit édifice… N’hésitez pas à nous venir nous faire un p’tit KissKiss ! On vous promet une pluie de galets, et une reconnaissance éternelle !

MerciMerci et à très vite !